Et sans chercher à se démarquer de sa ligne éditoriale originale, le Festival International du Film de Femmes de Salé, en célébrant la 9e édition, ne cherche pas à se reproduire plutôt aller toujours de l’avant, quels que soient les moyens mis à sa disposition, tout en sauvegardant son identité en tant que Festival exclusivement dédié à la féminité dans et par le cinéma.
C’est dans cette ligne que le comité d’organisation est de plus en plus soucieux de conduire le festival vers de nouveaux horizons, faisant en sorte que cette manifestation ne s’arrête pas au maintien des acquis, mais qu’elle tente de conquérir et de gagner de nouvelles amitiés, de recueillir une pléiade de personnes et d’artistes qui ont fait de l’art en général et du cinéma en particulier, le fer de lance de leur lutte pour un monde meilleur, fondé sur la négation des inégalités, des injustices et de démagogies fallacieuses au service de la haine et de toute forme d’hypocrisie.
Le programme général de cette édition comporte
• Film d’ouverture
«The Unbearable Presence of Asmahan » réalise par la palestinienne Azza El-Hassan et coproduit entre l’Autriche et le Qatar en 2014
Le film tente d’élucidé certains aspects de la vie de la célèbre chanteuse libanaise « Asmahane »
• Compétition officielle
12 films de longs métrages traitant de la thématique de la femme et faisant ressortir les observations suivantes :
– 10 films production 2015
– 2 films production 2014
– 9 films réalisés par des femmes
– 3 films réalisés par des hommes
– 4 films sont coproduits par deux ou plusieurs pays
Les films en compétition officielle représentent:
L’Europe, l’Afrique avec le Maghreb, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Asie
• Compétition officielle documentaire (nouvelle section)
Fidèle à son créneau et à ses principes fondateurs, le cinéma au féminin, le FIFFS, dans sa 9° édition, ne peut faire abstraction de nouvelles donnes tout aussi tangibles que le constat général de la prolifération du produit documentaire à l’échelle universelle, du monde arabe et de l’Afrique, en particulier avec une large prédominance de la production féminine. C’est ce qui nous a décidés à corroborer notre programme de cette année, en envisageant un nouveau volet consacré au combat de femmes pour les égalités et contre toute forme d’arbitraire, par le truchement du documentaire. Ces films en compétition spéciale seront appréciés par un jury, composé de femmes slaouies, en fonction de leur degré d’implication dans les causes du genre, au présent et à l’horizon d’un meilleur avenir.
• Le cinéma invité
Le cinéma invité de cette année est le cinéma Belge, Au niveau du choix du cinéma, nous avons toujours veillé à laisser de côté les considérations quantitatives, largement tributaires des lois du marché et du cinéma-industrie. Le Maroc ayant déjà fait ses preuves dans cette voie, il nous semble plus judicieux de nous interroger sur les véritables attentes des cinéastes marocains, à l’heure qu’il est. N’ont-ils pas en fait beaucoup plus besoin de connaitre de plus près et de s’inspirer d’un cinéma qui explore au mieux les codes tant cinématographiques qu’extra-cinématographiques, qu’on a souvent tendance à ignorer ou du moins à minimiser ? L’expérience du cinéma belge généralement qualifié de cinéma « multi facettes » … nous est apparue comme l’une des meilleures plateformes pour déclencher un débat instructif sur la plasticité au cinéma et sur son rapport aux codes esthétiques extra-cinématographiques. Le Maroc a cumulé depuis des temps immémoriaux une tradition iconographique et picturale reconnue à l’échelle universelle. Il est donc temps que notre cinéma sonde ses univers créatifs et s’en imprègne, de la meilleure façon.
• Un hommage sera rendu à une actrice égyptienne et une actrice marocaine, invitées du festival et ce pour leur parcours cinématographique.
• Dans la continuité des précédentes éditions, le forum de cette année aura pour thème :
« les cinéastes-femme entre les conditions matérielles et immatérielles de la production filmique et les préoccupations artistiques », seront abordés sous forme de deux panels :
Dans un premier temps, quatre réalisatrices, d’horizons différents, seront sollicitées à parler, sur la base de leurs expériences respectives, et de la façon dont leur sensibilité féminine marque leurs œuvres et des éventuelles répercussions de leur condition de femmes sur leur exercice du métier de cinéastes.
Dans un second temps, deux ou trois productrices versées en matière de programmation pour des festivals de films de femmes, à mêmes de se placer des deux points de vue de la production ainsi que de la réception des films de femmes seront invitées à évaluer et interpréter les degrés de corrélation entre les volumes des budgets alloués aux films de femmes et leurs chances de percée, au niveau de la production cinématographique, en général.
Dans un troisième temps et afin de déboucher sur des synthèses concrètes, les intervenantes des deux panels, répondront aux questions les plus pertinentes, émanant de leur audience.
Questions proposées à titre indicatifs:
La sensibilité féminine n’est-elle pas à la base des choix du sujet et de son traitement, du genre cinématographique abordé, du style d’écriture cinématographique, des références artistiques, de la démarche militante, volontariste ou, se réclamant au contraire, d’une volonté de ne pas être « jugé » sur ce critère ?
Le caractère souvent intime/intimiste des films réalisés par des femmes s’explique-t-il réellement par le volume des budgets alloués ? Comment interpréter le fait que le pourcentage des réalisatrices ainsi que celui des productrices sont inversement proportionnels à la hauteur des budgets ?
Les réalisatrices travaillent-elles plus avec des productrices ou avec des producteurs ?
Quid du retour des guichets selon qui présente.
Si cette barrière « économique » n’existait pas, les cinéastes femmes feraient-elles un autre cinéma?
• Une fenêtre sur le long métrage marocain traitant de la thématique féminine
• Une fenêtre sur le court métrage marocain réalisé par des jeunes réalisatrices.
• Le regard croisé d’un homme et d’une femme sur la question du genre au cinéma, un nouveau concept, appelé « dialogue de cinéastes » entre deux réalisateurs, à propos de leurs approches respectives du cinéma au féminin ou du féminin au cinéma.
Ce volet du festival, sous son nouveau concept, ne se veut nullement évoluer dans le sens d’une sorte de face-à-face entre deux porte-paroles des deux genres à propos de leurs approches respectives du cinéma au féminin ou du féminin au cinéma, il est beaucoup plus sous-tendu par une finalité nodale, à savoir l’enracinement d’une culture qui va au-delà de la « discrimination positive », qui à elle seule ne peut mettre terme aux conformismes inhibiteurs de la créativité au féminin chez les cinéastes, femmes comme hommes.
Après C.-G. Jung et G. Bachelard personne n’ignore l’intérêt du dialogue avec son masculin pour la femme ainsi que du dialogue avec son féminin pour l’homme, c’est pourquoi notre activité est supposée déclencher, sinon catalyser au sens chimique du terme, des actions et des réactions de fond visant la libération des individus (hommes et femmes), qui évoluent dans l’aire du cinéma, du joug des clichés, des préjugés et des a priori fallacieux et infondés liés à la question du genre, dans une sorte de tentative de dépasser ce Bachelard nomme le « difficile problème, de mettre ou de maintenir en chacun des deux partenaires l’harmonie de leur double genre. » (Poétique de la rêverie)
(1) Animus chez Jung c’est : la part masculine chez la femme, autrement dit, « la somme des représentations archétypique de l’éternel masculin dans l’imaginaire collectif de la femme »
(2) Anima, chez le même c’est son pendant chez l’homme.
• Une résidence d’écriture et un atelier d’initiation encadrée par des professionnelles marocains et étrangers
• Présentation d’ouvrages en relation avec le cinéma et la femme.
• Les jury
– Compétition officielle fictions longs métrages
Le jury est composé de sept femmes et sera présidé par Manon Barbeau, réalisatrice, scénariste, productrice canadienne, accompagnée de membres ci-après :
– Fatima Zahra Bennacer, actrice, Maroc
– Manal Salama, actrice, Egypte
– Eva Dahr, Réalisatrice, Norvège
– Marie Gutmann, productrice, France
– Dija Mambu, Journaliste, Chroniqueuse cinéma, RDC
– Mane Cisneros, Directrice de Festival, Espagne
– Competition officielle documentaries
Le jury est composé de trois femmes slaoui et sera présidé par Sabah Bendaoud, journaliste et critique accompagnée des membres ci-après :
– Meriam Addou, réalisatrice,
– Majdouline Alami, universitaire scénographe, spécialiste en cinéma et en littérature
Les jury décerneront lors de la cérémonie de clôture qui aura lieu le samedi 03 octobre 2015, les prix ci-après :
Pour les longs métrages fiction
Le grand prix du festival, le prix spéciale du jury, le prix de scénario, le prix de la meilleur interprétation féminine et le prix de la meilleure interprétation masculine.
Vont courir pour ce palmarès les 12 films ci-après :
– « Aida » de Driss Mrini, Maroc, 2015
– «The lesson », de Kristona Grozeva & Peter Valchanov, Bulgarie, Grèce, 2015
– « Swong virgin » de Laura Bispuri, Italie, Suisse, Allemagne, Albanie, 2015
– « The summer of sangaile » d’ Alanté Kavaïté, Lituanie, France, 2015
– « Nadih» d’Ida Panahandeh, Iran, 2015
– «Flapping in the middle of nowhere» de Diep Hoang Nguyen, Vietnam, France, 2015
– «Une seconde mère» d’Anna Muylaert, Brésil, 2015
– « Pauline s’arrache », Emilie Brisavoine, France, 2015
– « Price of love » d’Hermon Hailay, Ethiopie, 2014
– « Dicore (ديكور) », d’Ahmed Abdallah, Egypte, 2014
– « Mustang » de Deniz Gamze Ergüven, Turquie, 2015
– « Le garagiste » de de Renée Beaulieu, Canada, 2015
– Pour les longs métrages documentaires
Le prix de documentaire (un seul prix)
Vont courir pour le prix du documentaire du FIFFS, les 5 films ci-après :
– « 10949 Femmes » de Nassima Guessoum, France, Algérie
– «Queens of Syria» de Yasmin Fedda, Liban
– « Bakhta et ses filles » de Alima Arouali, France, Algérie
– « Aux marches du palais » de Tuong Vi Nguyen Long, France
– « L’homme qui répare les femmes » de Thierry Michel et Colette Braekman, Belgique
• Fenêtre sur le long métrage marocain
Atteindre un plus large public est un de nos soucis. Arriver à tous est un à tous est un de nos rêves. Sortir quelques films récents c’est permettre des interactions d’un autre genre, voilà ce que nous nous proposons dans ce volet-portes-ouvertes du Festival sur les habitants de Salé et régions avoisinantes ; il s’agit des films ci-après :
– « L’orchestre des aveugles » de Mohammed Mouftakir ,
– « L’écharpe rouge » de Mohamed El Younsi (en exclusivité),
– « Pari pimenté » de Mohamed Karrat,
– « Le coq » de Abdellah Toukouna,
– « Malak » de Abdeslam Kelaï.
• Fenêtre sur le court métrage réalisé par des réalisatrices marocaines
– « Bout à bout » de Asmae El Moudir,
– « Dounia » de Fatine Jnan Mhamdi,
– « Point de retour » de Zineb El Achhab,
– « Merci étranger » de Samira Ait El Kadi,
– « Connexion » de Nadia Elmhandi.
• Pays invité “la Belgique”
Le cinéma invité de cette année c’est le cinéma Belge, où seront projeté les films ci-après :
– « L’année prochaine » de Vania Leturcq (sortie en 2015)
– « La tendresse » de Marion Hansel
– « My queen Karo » de Dorothée van den Berghe
– “ La tête la première” de Amélie van Elmbt
• Hommages
– Salwa Khattab, actrice, Egypte
– Nadia Niazi, actrice, Maroc
• Dialogue de cinéastes
Ou regard croisé d’un homme et d’une femme sur la question du genre au cinéma.
Le choix s’est porté sur le cinéaste marocain Mohamed Mouftakir : son expérience dans le cinéma marocain et son apport en tant que nouvelle génération de réalisateur et la réalisatrice égyptienne Hala Khalil, avec son expérience dans le nouveau cinéma egyptien.
• Résidence d’écriture de scénario
Concernant le volet « Ateliers d’écriture scénaristique », le Festival compte cette année atteindre sa vitesse de croisière, en passant du stade d’initiation aux techniques du scénario en faveur de profanes désireux d’entreprendre l’aventure de l’écriture filmique, au stade d’accompagnement et d’encadrement de scénaristes accomplis ou en herbe porteurs de projets prometteurs qui méritent de voir le jour. On passe donc vers l’institution d’une véritable résidence de réécriture et de développement de scenarii, tout en préparant les futurs candidats à la formation continuée programmée pour l’édition à venir. Le festival, n’épargnera aucun effort pour qu’il en soit ainsi, en envisageant des dispositifs pour le soutien des projets les mieux qualifiés
Les encadreurs de la résidence d’écriture
– Laetitia Kugler, scénariste, France
– Reza Serkanian, scénariste, réalisateur, Iran
– Mohamed Arious, scénariste, écrivain, Maroc
Le coordinateur de l’atelier d’initiation au cinéma
Mohammed Choubi, comédien, Maroc
• Présentation d’ouvrages
– « Egalité, parité, histoire inachevée » ouvrage d’Aicha Belarbi, écrivaine et sociologue
– « L’ensemble des œuvres» de Latifa Baka, écrivaine et nouvelliste
• Activité parallèles
– Débats avec les réalisateurs des films en compétition officielle.
– Conférence de presse avec jury
– Conférence de presse avec les hommagées
– Rencontres entre les réalisateurs participants à la compétition officielle et leurs homologues marocains
• Les espaces
Espace « Hollywood » (900 places)
Cérémonie d’ouverture
Projection du film d’ouverture
Projection des films en compétition officielle
Cérémonie de clôture
Projection du film de clôture
Espace « Malaki » en Médina de Salé (500 places)
Projection compétition films documentaires
Projection des longs métrages marocains
Projection des courts métrages marocains
Projection films cinéma invité
Complexe culturel « Said Hajji » à Sala Al Jadida (350 places)
Projection films cinéma invité
Projection des courts métrages marocains
Projection des longs métrages marocains
Salle de projection « Menzeh » à Oued Eddahab (450 places)
Projection des courts métrages marocains
Projection des longs métrages marocains
Salle de projection du complexe « Dawliz » (300 places)
Projection films cinéma invité
Projection compétition films documentaires
Atelier d’initiation au cinéma
Salle de conférence du complexe « Dawliz » (300 palces)
Débats des films en compétition officiels
Forum
Dialogue de cinéastes
Club scientifique de l’Association Bouregreg
Résidence d’écriture de scénario