La CPI demande à l’Afrique du Sud de livrer Omar El-Béchir dans un délai d’un mois
L’Afrique du sud vient d’être interpellée une nouvelle fois au sujet de la non arrestation d’Omar El-Béchir. Dans le cadre du 25e sommet de l’UA, la Cour Pénale Internationale (CPI) interpellait Pretoria pour l’arrestation du président soudanais. Accusé de crimes de guerre et génocide, l’homme est parvenu à quitter le territoire sud-africain à partir d’une base militaire. Depuis lors, la CPI qui a perdu son dernier allié de poids ce jour, demande des explications en vain.
Dans un document publié ce lundi 7 septembre, les juges de la CPI ont donné leur ultimatum à la république sud-africaine. Le texte précise que le gouvernement de Jacob Zuma doit s’expliquer sur « sa défaillance à arrêter Omar El-Béchir et le remettre à la cour » le 15 juin dernier. Le président soudanais qui est accusé de crime de guerre et génocide au Darfour a pourtant séjourné à Johannesburg entre le 13 et le 15 juin.
Saisi par la cour pénale internationale, le juge sud-africain avait émis une interdiction de quitter le territoire. Mais si Omar El-Béchir est parvenu à décoller à partir d’une base militaire, certains pensent que c’est avec la complicité des autorités sud-africaines qui redoutaient de se mettre dans une position peu commode auprès de leurs partenaires africains et de créer une ambiance de méfiance au sein de l’Union Africaine. Précisons que l’Afrique du Sud venait à peine de sortir d’une crise migratoire forte et que des migrants originaires des pays voisins avait été refoulés et sept autres avaient été tués par les manifestants.
Le document précise finalement que « Quand un pays ne coopère pas avec la Cour, celle-ci peut en référer au Conseil de sécurité de l’ONU », un fait qui met la République Sud-africaine dans une position peu confortable. En tout cas Pretoria dispose jusqu’au 5 octobre prochain pour livrer Omar El-Béchir, ce qui est impossible en pratique, sinon la CPI devra saisir le conseil de sécurité de l’ONU qui prononcera des sanctions contre le pays de Jacob Zuma, ce qui est bien mieux, pour ce gouvernement qui s’est retrouvé entre le marteau et l’enclume.
Entre temps le président soudanais qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis l’année 2009, a continué de voyager sans être inquiété. Après la Mauritanie où Omar El-Béchir a séjourné dans le cadre du sommet sur la grande muraille verte le 2 août 2015, au début de ce mois de septembre il a participé en Chine à la commémoration du 70e anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale auprès de son homologue chinois, Xi-Jinping. AFPmag