Sous le thème «Racines africaines de la culture Raï», Kader Japonais à la 10e édition du Festival international du Raï d’Oujda (Firo).

Dans une atmosphère festive, les ténors de la chanson du Rai se sont succédés, vendredi soir, sur la grande scène érigée à la place du Stade d’Honneur de la capitale de l’Oriental, à l’occasion de la 10e édition du Festival international du Raï d’Oujda (Firo), offrant aux amateurs de cette musique une ambiance des plus enivrante.
Cette avant dernière soirée du Festival a été marquée par un concert donné par l’incontournable Mokhtar El Berkani, Cheb Abbes et Douzi, accompagnés du groupe fusion Djmawi Africa qui ont conquis les foules Oujdies en interprétant un cocktail de leurs tubes les plus appréciés. Jusqu’à une heure tardive de cette nuit estivale, le public a chanté et dansé aux rythmes entrainants de la musique Rai, du Reggada et de la fusion.
El Mokhtar El Berkani a chanté et enchanté les férus du Reggada en livrant une prestation haute en couleur. Grâce à sa voix chaude, son talent avéré et ses tubes qu’il a interprétés, parmi lesquels, «Ainik Qetlouni» et «Badala Badala», Cheb El Berkani a marqué des millions de fans, adeptes de ce genre musical.
Le Raï a été présenté par l’Algérien Cheb Abbes qui a séduit les amoureux de ce genre de musique venus nombreux ce soir. Ayant à son actif pas moins de 14 albums et de nombreuses chansons à succès, ce chanteur a prouvé que le Raï avait toute sa place parmi les autres genres musicaux, à l’échelle internationale.
De son côté, le citoyen du monde et voyageur infatigable, Abdelhafid Douzi, est comme sa musique : itinérante. Entre la chaleur des sons du Maghreb et l’efficacité des rythmes pop et électro, entre les mélodies du Sud et les ambiances du Nord, Douzi est devenu un artiste incontournable de scène arabe. Résolument moderne, sa musique a su brasser un public a priori hétéroclite. Ses chansons, «Lalla maryama», «Radouni Lbladi», «Klam Nass», «Ya Hbib L9alb», entre autres, ont galvanisé le public de cette 10ème édition.
A cette occasion, Douzi a rendu un vibrant hommage au défunt Cheb Akil, en invitant sa famille sur scène pour la reprise du tube «Mazal Mazal», entonné en chœur par un public ému. Ceci était incontestablement l’un des moments forts de cette soirée.
Lors d’une conférence de presse tenue quelques heures avant son concert, Douzi a souligné que «c’est un honneur de se produire à un festival de telle envergure surtout qu’il s’agit de ma ville natale», faisant observer qu’un chanteur du Rai doit toujours développer son style pour répondre aux attentes de son public.
Collectif de 8 musiciens, chacun ayant été bercé par des styles de musique différents, les Djmawi Africa fusionnent naturellement les genres et les influences pour partager ces richesses issues des métissages. Ils composent collectivement une musique qui mêle la base musicale populaire algérienne à d’autres influences, plus urbaines ou traditionnelles.
Bien loin du Raï ou du Chaabi traditionnel, ces artistes ont choisi le chemin de la fusion en mélangeant toutes sortes de rythmes. Gnaoua, rock, reggae ou encore sonorités africaines, ils explorent toutes les facettes de leur continent.
Sur scène, les instruments défilent et se croisent sans frontières musicales : le guembri gnaoui fait place au n’goni d’Afrique de l’Ouest, le violon est remplacé par une guitare électrique et le bendir (tambour marocain), s’associe avec une batterie moderne.
Leurs rythmes ont attiré devant de la scène tous ceux qui ressentaient le besoin de partager cette passion de la musique festive, colorée, populaire et intergénérationnelle, en interprétant une sélection de leurs chansons les plus prisées, tels que, «Hamdouchia & Lalla Aïcha», «Soudani Manayou» et «Derdba».
Dans une déclaration à la MAP, le guitariste du groupe, Abdou, s’est dit heureux de pouvoir participer au Firo, qui s’est ouvert sur d’autres styles musicaux. «Le Raï a une influence sur le style de musique que nous jouons», a-t-il relevé, soulignant qu’à travers les gammes et les modes des musiques qui traversent l’Algérie, l’accent est mis sur l’africanité.
Cette soirée a été, également, l’occasion pour le candidat de Raï Academy, qui a occupé la deuxième place du concours, de monter sur scène.
En fait, la sixième édition de la «Raï Academy» offre la possibilité aux trois meilleurs jeunes talents, sur les dix candidats qui ont concouru sous l’encadrement d’un jury présidé par le chanteur et compositeur Mahmoud Al Idrissi, de se produire sur scène aux côtés d’artistes confirmés.
Initiée par l’Association Oujda Arts, sous le thème «Racines africaines de la culture Raï», la 10e édition du Firo réunit, du 16 au 23 juillet, de grosses pointures de différents genres musicaux.

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